Concernant le conflit OM-PSG du début des années 2000, la chaîne Canal+ a utilisé le terme « classico » en référence à la rivalité du même nom entre les 2 grands clubs espagnols le FC Barcelone et le Real Madrid. Dès l’arrivée du Qatar au PSG et les mauvaises performances des deux clubs, le classico est devenu le Classique. Pourtant cette dualité accompagnée de bagarres sur le terrain et dans les tribunes remonte à une période beaucoup plus ancienne de l’ univers football.
Le classico français : un conflit créé de toutes pièces pour le business
Univers football : Les premières oppositions entre le club parisien et l’équipe marseillaise
La première rencontre OM-PSG a eu lieu en 1971 sans grands enjeux puisque le club parisien commençait à jouer en première division. Les prémices de la rivalité débutent en 1974 lorsque le bus occupé par les joueurs du PSG est victime de jets de cailloux par les supporters marseillais après un match nul en coupe de France. Néanmoins, les oppositions futures n’auraient pas été aussi violentes sans la volonté des présidents de promouvoir cette idée de vrai duel.
Un président de l’OM à la recherche d’un véritable concurrent
Bernard Tapie devient président de l’Olympique de Marseille en 1986 et le rachat du Paris-Saint-Germain par Canal+ a lieu en 1991. Bordeaux, comme Saint-Etienne quelques années auparavant, était la principale équipe concurrente de l’OM. Mais face au club marseillais, champion de France de 1989 à 1992, les Girondins ne sont plus à la hauteur et Tapie veut trouver un adversaire capable de motiver les phocéens.
L’objectif de Canal+ : redynamiser la passion pour le championnat et développer le nombre d’abonnés
Par ailleurs, l’ univers football français n’est à cette époque pas très passionnant. Pour donner plus de caractère au championnat de France, Canal+, le président Michel Denisot et Bernard Tapie se mettent d’accord pour transmettre des valeurs conflictuelles aux matchs OM-PSG. Cette rivalité possédait donc pour les deux protagonistes un caractère économique. En effet, les Français n’avaient plus la même ferveur envers les matchs de leur championnat. Canal+, possédant les droits télévisuels de la compétition avait pour objectif d’augmenter le nombre d’abonnés à la chaîne payante. Il fallait donc créer une équipe capable de contrer l’adversaire redoutable qu’était l’Olympique de Marseille et attirer une plus grande population. Cette passion pour l’univers football français était déjà amorcée grâce aux performances de l’équipe marseillaise dans les compétitions européennes.
Une population facile à manipuler grâce au travail des médias mais une violence difficilement gérable
Ce sentiment d’opposition entre les deux clubs était très simple à véhiculer puisque d’une manière sociologique, la rivalité entre les deux villes était sous-jacente. Les Français et surtout les populations francilienne et marseillaise voyaient dans celle-ci, un combat nord-sud, capitale-province ou même ville d’élites-ville populaire. Dans les années 1990 alors, l’acharnement des supporters était à son paroxysme.
Lors du match PSG-OM du 8 Février 1991 pour lequel les Marseillais ont été victorieux avec un but marqué à l’extérieur, les médias ont réussi à attiser ce conflit. Comment ? En diffusant le développement des forces de l’ordre, les phrases et anecdotes des joueurs, des présidents ainsi que l’extrême engouement des spectateurs. Entre 1994 et 2009, pour chaque match disputé, l’on compte de nombreux blessés, autant dans un camp que dans l’autre et l’on ne peut que constater le caractère véhément des paroles et des actes.
Sur le terrain également, les joueurs s’affrontent violemment et le nombre de cartons rouge se multiplie. Dans les années 2000 et jusqu’en 2010, chaque rencontre oblige à augmenter le nombre d’agents de sécurité et des policiers même si le jeu sur terrain se veut beaucoup plus fairplay. En 2011, le rachat de l’équipe francilienne par le Qatar atténue les passions puisque l’écart de performances devient plus important, le PSG devenant le principal leader. Néanmoins le conflit OM-PSG subsiste toujours aujourd’hui.